Jour 103 - Irkutsk

(A.S. (antes scriptum): il est long, mais y’a beaucoup de petites gugusses ou infos en vrac à la fin... :) enjoy!)

 

 

C’est l’aventure en train. Ce n’est pas encore le plus long que je verrai mais c’est déjà l’aventure en train.

 

Je suis parti de Moscou, si vous vous souvenez bien, le Jour 90! Je vous disais également que j’avais rencontré dans le train un Russe, Anton, de Vladisvostok, mais habitant Moscou. Celui-ci se rendait également à Nijny Novgorod pour visiter un ami.

 

Ainsi, à mon arrivée, il me dit d’attendre avec lui car son ami a une voiture. Il vont venir me reconduire au terminus d’autobus de l’autre côté de la ville! Wow! En effet, je dois me rendre par bus à Cheboksary, ville de 450 000 habitants, dans la République Chuvash. Là-bas, Anya m’attend et m’hébergera pour deux jours.

 

Revenons à Anton. Avec l’ami, qui parle anglais également, nous nous rendons au terminus. Ils m’aident à acheter mon billet et puis comme le départ est à 8h30, soit dans une heure, l’ami d’Anton me propose une visite express de Nijny et principalement de son Kremlin. J’ai donc, en 40 minutes de visite, vu l’intérieur du Kremlin de Nijny, la superbe vue sur la Volga, et la statue du premier pilote à avoir relié Moscou à San Francisco par le Pôle Nord. Ouf! Ils ont même envoyé un SMS sur le cellulaire de Anya pour qu’elle sache mon heure d’arrivée! Vive les gens gentils!

 

Un mot sur les Kremlins. On en trouve dans plusieurs villes et c’était le siège du gouvernement ou de l’état. Dans certains cas, comme à Kazan, toute la ville y était incluse à une époque où la ville était évidemment plus petite. Donc, contrairement à celui de Moscou où l’on doit payer pour entrer, et que même là des sections sont toujours fermées aux visiteurs, les Kremlins des autres villes contiennent toujours des bâtiments administratifs, souvent l’hôtel-de-ville, mais on peut y entrer et passer les murs comme on le fait dans le Vieux-Québec! Ce sont des rues, mais à l’intérieur d’une muraille. Simplement.

 

Après cinq heures de ce qu’on appelait autobus et qui est en fait un minivan avec 11 sièges derrières, je suis finalement arrivé à Cheboksary. Une heure trente plus tôt que prévu. Je me suis donc amusé à trouver une carte d’appel et à comprendre son fonctionnement. En effet, chaque région en Russie a une compagnie de téléphone différente. Et donc les cartes de Moscou ne sont d’aucune utilité à St-petersbourg et celle de St-Petersbourg ne vous seront d’aucune aide à Ekaterineburg.

 

J’ai finalement rejoint Anya qui est venue me rencontrer à la station d’autobus. Le contact s’est bien fait. Elle est plutôt sympathique, a un sens de l’humour particulier, et s’esclaffe fréquemment. Elle habite à Tcheboksary avec son garçon de 3 ans et sa mère. En effet, elle est de retour au pays depuis un an seulement, ayant fui son ancien mari et le Pakistan en secret avec son garçon, en évitant de se faire prendre à l’aéroport! Ça a dû prendre du guts!

 

Maintenant, elle travaille dans une banque, ce qui rapporte environ 2000 roubles par mois (400CAD). Elle a un deuxième emploi avec son ancienne compagnie au Pakistan et fait de la traduction d’études et de textes phamaceutiques, de l’anglais au russe et inversement. Ce qui est, semble-t-il, plus payant. Le tout se fait par courriel bien sûr.

 

Sa mère était au courant du référendum du Québec en 1997 et en a donc parlé brièvement. Ce qui a totalement amusé Anya de savoir que le Québec voulait se séparer. Chaque fois qu’elle le pouvait après, elle ramenait l’idée. Je suis donc maintenant "Michel from independant Qvebec". (Québec se dit qVébec ici) :)

 

Tcheboksary, une ville dont j’ignorais l’existence avant d’entreprendre mon périple s’est avéré une belle surprise. C’est la capitale de la République Chuvash, un des 17 groupes ethniques en Russie à avoir une république autonome. Comme le Tatarstan que je voulais visiter pour cette raison. Les dirigeants sont plutôt nationalistes, et l’on a bâti cette énorme statue de la "mère de tous les Chuvash" près de la Volga. Trop grande... laide, risible. D’autant que les gens là-bas ne semble pas en faire un plat. Hormis les panneaux en deux langues, la plupart des gens parlent russes entre eux. Exception de quelques personnes plus agées, comme la mère d’Anya qui est justement Chuvash. Mais Anya ne la parle pas du tout. On tente maintenant à l’école de rattraper ce retard mais il est, à mon avis, trop tard. Les jeunes parlent russes entre eux aussi.

 

En deux jours à Tcheboksary, j’ai traversé en bateau de l’autre côté de la Volga avec Anya et Liosha (Ali de son vrai nom, mais elle ne l’appelle jamais ainsi!) et nous sommes allés nous baigner dans la Volga par un beau samedi ensoleillé.

 

J’ai marché beaucoup autour des bassins artificiels créés près de la Volga, un peu comme dans le vieux port de Montréal. Comme là, on peut y louer barques et pédalos, ce que nous avons fait le lendemain d’ailleurs. Donc très relax comme visite de la ville, j’ai vu aussi un micro musée de la bière, contenant aussi de l’information locale, couleurs Chuvash, habillement traditionnels, etc.

 

La ville est vraiment charmante et a un petit côté tranquille et très joie-de-vivre qui m’est apparu comme un endroit agréable à vivre. Même avec le recul, en comparant avec d’autres villes visitées.

 

J’ai mangé tous les repas à la maison, préparés par la mère de Anya qui était TRÈS accueillante. Le lundi matin avant que je parte pour le bus, Anya partie au boulot, elle m’a fait comprendre qu’elle était très contente de m’avoir accueilli. Elle m’a aussi pointé un mot dans mon dictionnaire français-russe: Envie.

 

J’ai quitté un superbe appart, des gens charmants et Anya avec qui je m’entendais bien, un peu à regret. Tout comme quand j’ai quitté Moscou, une chanson bizarre m’est revenue en tête: « Il est une voix, qui m’appelle et m’attire, au fil des jours, je l’écoute et je suis, quand je m’arrête, c’est pour me faire des amis, j’peux pas rester, l’temps d’un sourire il faut r’partir. Il se peut qu’un bon jour, je me repose enfin, jusqu’à ce jour, je poursuis mon parcours. Et d’ici là, le monde est mon chez-moi ». :)

 

Vous avez reconnu la toune du Vagabond!

 

J’ai pris un bus, un vrai cette fois pour Kazan. Ville que je tenais absolument à voir. Capitale du Tatarstan, où 50% de la population est Tatare et Musulmane. Eh bien, hormis, là aussi, les panneaux bilingues, il y a peu de signes de cette différence que l’on pouvait noter, selon les sites internet officiels de la république. Je crois que, encore là, les dirigeants sont plus nationalistes que les gens eux-mêmes.

 

Cependant, le Kremlin est tout simplement magnifique. Lorsqu’on arrive de l’ouest, en bus ou en train, on voit comme première vision, le Kremlin perché sur une butte, de l’autre côté de la rivière, les murs et les bâtiments tout blancs et cette superbe mosquée, détruite par Ivan le Terrible quand il a conquis la ville, et qui a été reconstruite tout récemment. C’est plus joli que le Kremlin à Moscou, véritablement une beauté. Je me suis donc promené durant une journée et demi à Kazan, tentant de voir cette différence que je n’ai pas vue, sinon dans un quartier où il y avait plusieurs marchés, des rues étroites, et qui donnait une espèce de mélange entre Dubai et la Russie... mais très légèrement.

 

Par contre, ce n’est certes pas la meilleure année pour visiter Kazan qui ressemble à Athènes d’avant les jeux: rénovations, constructions, réfections de rues, réfections de bâtiments historiques, talus de terre et trous dans le Kremlin, etc. En effet, Kazan fêtera son 1000e anniversaire en 2005. À visiter dans un an ou deux alors. :)

 

J’ai pu aussi, le soir à Kazan, grâce à un écran tactile, planifier et regarder tous les horaires de trains dont j’aurai besoin. Je dois me résigner à planifier en effet. Avec les horaires de trains, les longues distances à parcourir et mon visa russe se terminant le 3 septembre, je dois planifier! L’autre raison, c’est que les lits dans les wagons "dortoir" ou Platskard (voir à la fin de ce mail) partent très rapidement. (C’est le mois d’août!) Et les Kupe sont environ le double du prix. Je vais donc acheter quelques billets d’avance!

 

J’ai ensuite fait un stop de deux jours à Kungur. Un village entre Perm et Ekaterineburg. J’avais lu quelques lignes à ce sujet dans mon guide comme excursion de Perm. Un guide rencontré à St-Pete m’a suggéré cet endroit si je voulais voir autre chose que juste des villes. Merci à lui. D’abord, Kungur est célèbre pour ses grottes, 4-5 km de grottes dont 1,5km ouvert par tour guidé au public. Malheureusement en août, peu de glace. Mais en mai, cela doit être superbe. Cet endroit m’a aussi conquis. À mon arrivée au Stalagmit hotel, le seul en ville, découvrant ma petite chambre, et surtout, mon balcon au troisième, je me suis senti tout à fait bien. Vue sur une rivière, des maisons de bois, l’air frais et pur, et cette odeur de gazon et de verdure mouillée après la pluie. Hmmmm! J’ai également rencontré un Suisse. Quand je l’ai vu commander une bière au bar de l’hôtel, en pointant et baragouinant quelques mots en russes, j’ai su qu’il était touriste. Nous serons d’ailleurs en Mongolie aux mêmes dates. Après les grottes le lendemain, je me suis promené dans les rues en terre de ce village, admirant les superbes maisons de bois, souvent peintes de couleurs vives aux fenêtres. Peu de bruit, des chèvres attachées en bordure de la rivière ou mangeant dans un terrain vague entre deux rues. Deux dames lavant les vêtements à la rivière. Il faisait frais, assez pour porter un polar et se sentir confortable et au chaud. Ahhhhh. J’ai repris la chanson du Vagabond ce soir-là et me suis rendu à la gare, attendre mon train pour Ekaterineburg. Observant dans le café de la gare, 5 ou 6 jeunes du village dansant dans le café à défaut d’une discothèque, 7 ou 8 autres jasant autour d’une bière ou de vodka-jus!

 

Je suis arrivé le matin à Ekaterineburg. Officiellement en Asie mais pas encore officiellement en Sibérie qui débute au pied de l’Oural. Nadya, rencontrée via internet, m’attendait à la station avec un papier et mon nom hihi! Il pleuvait ce matin-là, et il pleuvra les autres jours. Le temps à Ekaterineburg était maussade, froid (environ 10 degrés) et pluvieux. J’ai ressorti mon imper, blotti au fond de mon sac à dos depuis la Roumanie.

 

Peu à signaler sur Ekaterineburg. Il s’agit tout de même d’une ville avec plusieurs événements historiques comme la famille royale Romanov qui furent assasinés dans leur cellule par les Bolshéviques. On fera la macabre découverte lorsque l’armée Blanche (loyale au roi) reprendra la ville. Les Bolshéviques nieront être responsable. Ce n’est que plus tard, après la mort de Sverdlov, un membre du parti, que les révolutionnaires avoueront être les responsables et que cet homme, Sverdlov, était à la tête de l’idée et de l’action. On nommera donc Ekaterineburg Sverdlovsk en son honneur!!!! (Le nom redeviendra Ekaterineburg en 1991.)

 

Malheureusement, dû à de bizarres heures d’ouverture des musées là-bas, je n’ai pu visiter ni le musée d’histoire, ni celui de l’armée, parlant de l’affaire U2 en 1960. Un avion espion américain descendu au-dessus de Sverdlovsk.

 

J’ai quand même vu un petit musée de géologie, l’Oural étant riche en minerais et pierres de toutes sortes. J’ai aussi vu le musée de la photo, intéressant avec plusieurs photos d’époques de la Russie et de l’Oural surtout.

 

Pour ce qui est du reste, l’appart à Nadya fut le décor de ces journées. Sa fille s’amusant avec sa cousine aussi en visite. Et la pluie. Le contact n’était pas aussi bon qu’avec les autres personnes rencontrées. Ce fût même bizarre alors je ne fus pas mécontent pour une fois de quitter la ville pour mon plus long périple en train jusqu’à maintenant. 55 heures. Ekaterineburg-Irkutsk près du Lac Baikal. 3369km soit la distance Montréal-Régina approximativement. Depuis Moscou, 5185 km soit Montréal-Vancouver!

 

Le trajet, contrairement a ce que l’on pourrait penser, passe plutôt rapidement. On ne sait pas ce que l’on a fait, mais cela passe rapidement. On lit, on regarde la paysage, on prépare la bouffe, on la mange, on fait une sieste, on parle, on dort, on re-mange... Voilà de quoi sont composées les journées. Et le paysage est superbe. Aux collines se succèdent les forêts, les maisons de bois et leur jardin coloré en bordure du train, les grandes étendues que l’on peut voir parfois entre deux rangées d’arbre. La Sibérie est vraiment agréable à voir défiler.

 

J’ai partagé mon kupe avec une famille typique russe soit, un couple et un enfant. Deux profs, un de géo et l’autre de russe, qui revenaient de vacances et de visiter la famille de Vadim qui habite en Ukraine. Ce dernier parlait quelques mots d’anglais, assez pour que l’on puisse se comprendre. J’ai donc partagé tous mes repas avec eux, jaser autant que faire se peux. Il m’a demandé s’il trouvait que l’état russe était un état policier... Hum! Laissez-moi réfléchir deux minutes... OUI!!! :)

 

Ils habitent près de Tchara, sur la ligne du BAM, une ligne qui passe au nord du lac Baikal... neige en mai... vous voyez le genre? :)

 

Sur l’armée, elle est obligatoire à 18 ans et dure deux ans. Il y a quatre façons de l’éviter:

Être aux études (cela ne repousse l’armée qu’après les études)

Avoir un enfant de moins de 3 ans

Avoir 27 ans ou plus

Payer un pot-de-vin d’environ 2000 à 3000 Euros.

(Ou une combinaison de ceci!)

Selon lui, les deux années d’armée furent les meilleures de sa vie. Il était peinard en Sibérie à mettre des bombes dans des avions pour des exercices. N’a jamais été au front ou à l’étranger. Selon d’autres, ce sont les pires années alors que des hommes, comme dans chaque armée, meurent en mission ou lors d’exercices.

 

Bien gentils, nous nous sommes échangés des adresses et des cadeaux. :)

 

Je suis arrivé à Irkutsk hier. J’ai relaxé à l’auberge, parlé avec d’autres voyageurs et pris ça plutôt tranquille. J’ai décidé de prendre mes courriels vers 13h30. Le quatrième ou cinquième était celui de Sandra, une amie avec qui je devais faire le transsibérien mais qui, pour des raisons de dates et d’université, s’est retrouvée à le faire un mois avant moi. On a tenté de se fixer un rendez-vous quelque part alors qu’elle retournait en train prendre son avion à Moscou sans succès. Elle devait se rendre directement de la Mongolie à Moscou. Son courriel donc, me disait qu’elle prenait finalement le train de Ulaan-Baatar le 17 août, et qu’on pourrait s’entrevoir lors de son arrêt de train à Irkutsk (20 minutes d’arrêt), wagon #4. Je me suis renseigné à quelle heure était ce train... 14h22. Il était 14h08!!! J’ai donc pris mon sac et suis parti rapidement pour la gare. Finalement, surprise pour elle, j’étais devant la porte du wagon à l’heure dite et, comme deux pris de folie, nous sommes mis à crier!!! :) J’ai donc été en Sibérie avec Sandra comme prévu... 20 minutes plutôt qu’un mois. :)

 

Irkutsk est une ville plutôt relax. Demain, je prends le bus pour l’ile d’Olkhon dans le lac Baïkal. Je m’y reposerai quelques jours dans la nature, près du lac et ce n’est pas pour me déplaire. Les trains, les courts séjours en Sibérie, bien que le moral soit très bon, font que je me sens un peu las.

 

Je reprendrai ensuite le collier comme on dit dans les nouvelles sportives :) pour Khabarovsk et Vladivostok. Je devais revenir à Ulan-Ude pour prendre un train pour la Mongolie le 3 spetembre, dernière journée de mon visa. Pour ne pas être pris, j’ai voulu réserver ces billets aujourd’hui. À mon grand désarroi, le train du 3 est complet, j’ai donc dû prendre le 2. De plus, le train de lundi pour Khabarovsk était complet, je dois donc partir mardi. Bien qu’ayant un jour de plus à Olkhon, cela me laisse peu de temps pour Khabarovsk ET Vladivostok. J’ai donc acheté mon billet pour Khabarovsk et mon retour de Khabarovsk à Ulan-Ude. Donc : ou bien je reste 3 jours là, ou bien je ne reste que deux jours (le 2e jour en partant à 20h00) et me rends à Vladivostok pour... une journée! Je suis toujours en dilemme et un peu déçu de cette situation. Khabarovsk semble une très belle ville et une autre personne contact m’y attend. En même temps, être si près de Vladivostok et "virer de bord" me laisserais une impression d’inachevé. Je dois donc choisir entre "courir" encore ou renoncer au Pacifique en Russie! Je vais voir à Khabarovsk et laisser le train et le hasard décider!

 

Il y aurait tellement à dire sur la Russie et les Russes...

 

À bientôt, peut-être seulement en septembre de la Mongolie, le temps et l’accès internet seront un peu difficiles d’ici là. Donc le 2 septembre, à 19h00-20h00 heure du Quebec, si vous n’avez pas eu de courriel commun d’ici là, pensez à moi. Je serai en Mongolie, au pays de Gengis. Et je goûterai un repos mérité. :)

 

Je pense à vous!

Michel

 

 

APPENDICES :)

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Un mot sur les trains russes... Je parle souvent que j’ai rencontré un tel, ou parlé avec un autre dans le train. Bien qu’on puisse me penser extrêmement sociable, c’est en fait comme cela, tout simplement. Et à moins de refuser de parler, de monter sur son lit et de faire semblant de dormir, les rencontres et les conversations risquent d’arriver.

 

Il y a deux catégories (abordables)

Kupe: Compartiment fermé pour 4 passagers... 2 couchettes en bas, où l’on peut s’asseoir aussi si ceux du bas ne se couchent pas, et deux couchettes en haut.

Plastkart: Wagon ouvert, avec sensiblement le même aménagement, un mur entre chaque section de 4 couchettes mais pas de porte. Ces 4 couchettes sont perpendiculaires au côté du train et, faces à elles, 2 autres couchettes superposées sur le bord de la fenêtre, mais parallèles au côté du train. Hum!

 

Bref, dans les Kupe, le fait de se retrouver assis en face de deux autres personnes, sachant que ce sont les compagnons de voyages, ont fait généralement les présentations au début. Et il n’est pas rare de voir deux Russes se donner une franche poignée de main et l’accolade lors du départ, même s’ils ne se sont connus que dans le train. C’est ainsi fait... Dans le train, on parle avec ses voisins! :)

 

On partage aussi. Chaque fois qu’un passager se prend quelque chose, nourriture, bière, il en offre aux autres. Il est donc de mise de faire la même chose. D’ailleurs, je trouve cette habitude très intéressante et très "civilisée".

 

Parfois on offre plus qu’on ne reçoit, parfois ce sera l’inverse. Si on se fait offrir une bière, on n’a pas à se sentir mal si on a rien à offrir en retour. Le train suivant, ce sera peut-être l’inverse, et même si c’est avec un autre passager, au bout de la ligne, ca sera probablement égal pour tout le monde!

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OUBLI

Lors de mon dernier courriel, je parlais des policiers en manque de sensations qui ont fait irruption à St-Petersbourg. Bravo à Chantal qui a remarqué l’absence de l’anecdote à la fin du courriel!

En fait, un policier est entré dans la cuisine au 4e étage, a fermé la porte derrière lui, montré un papier disant qu’il était police mais que, vu rapidement, ressemblait à un que j’aurais pu dessiner sur le coin d’une table. Il a demandé à voir nos passeports. Elvira l’Autrichienne lui a montré et le con a regardé le visa ukrainien et dit que ce n’était pas valide!! DAH!! Tourne les pages!

Au visa russe, il a demandé où était son enregistrement. Comme on était arrivé le matin, on n’avait pas à l’être. Elle a dit qu’elle allait vérifier ça le lendemain et le policier de répondre qu’il allait venir chaque jour pour la contrôler! J’ai dit à Elvira de descendre à la réception, de un, vérifier qu’ils sont bien policiers, de deux, avoir quelqu’un pour traduire.

 

Elle n’a pas suivi mais j’ai descendu. Ce sont effectivement des policiers qui font des "check-up" à l’occasion comme ça! Elle a fini par descendre, et finalement, comme elle ne restait que 3 jours, elle n’avait pas à s’enregistrer. Il ne m’a pas contrôlé pensant sûrement que j’étais avec elle. N’empêche qu’ils ont passé 1h30 dans l’auberge à vérifier des passeports. Et que les deux derniers jours à St-Petersbourg, alors que j’étais "illégal" parce que pas enregistré, j’espérais toujours qu’ils ne reviennent pas! N’ayant pas envie de garnir ses poches. Quand on pense comme ça, en agissant par peur, je me dis que dans l’histoire de la Russie, il y a peu de périodes où ce ne fut pas comme ça! Et tant pis pour l’opinion des touristes qui n’auront été là que 3 ou 4 jours, dont ce soir-là.... elle sera sûrement négative!

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EMPLETTES...

Le 250 ml de sirop d’érable se vend à Moscou 370R soit 18,50$ CAN. Si on fait une règle de trois, la canne sera donc 40,70$ Ça fait cher l’oeuf dans le sirop!

Autre trouvaille dans une épicerie fine et de produits importés à Moscou, les biscuits LE CHOIX DU PRÉSIDENT. Trois saveurs s’offrent à vous: le décadent, le décadent inverse et ceux au citron. L’étiquette est la même, bilingue français/anglais. Le prix? 170R soit 8,50$ CAN. Je me suis abstenu. Mais j’ai bien ri!

 

CINOCHE

Immanquablement quand on sait que je parle français, on me demande si j’aime le cinéma français. Très populaire ici. Le nom qui sort toujours en premier? Pierre Richard!!! (Ou Alain Delon qui s’échange le 1er et le 2e rang avec Pierre.) :)

 

CHIPS

Sortes de chips goûtées depuis l’Ukraine :

Champignons, crabe, homard, steak, ail, oignon vert et je n’arrive pas à retrouver un sac de chips au "ragoût" que j’ai vu une fois. :(

 

ASIE

Elle approche. Et bien que la Russie demeure la Russie, on voit une différence par les gens. Depuis Ekaterineburg, plusieurs gens "d’apparence" Asie centrale ou même, ici à Irkutsk, beaucoup de Buryats, ressemblants aux Mongols, se mêlent aux Slaves. Et en plus grand nombre. D’ailleurs, depuis Kungur, donc depuis l’Oural, je commence à trouver des produits d’origine coréene sur les étals de plus en plus fréquemment, à mesure que je gagne l’est. À suivre.

 

ANECDOTES HISTORICO-COMIQUE

Tiré de mon guide... Sur la route, le train passe près de Tobolsk, une des plus vieilles agglomératons de la Sibérie. La ville fut fondée par les témoins de l’assasinat du fils de tsar Dmitri. Ils ont apporté avec eux en exil, la cloche de l’église de Uglich qui avait sonné le signal de l’insurrection reliée à l’assasinat. Ils l’ont donc mise dans le clocher de l’église de Tobolsk. En 1880, le conseil de ville de Uglich a décidé qu’il voulait ravoir sa cloche. Tobolsk a refusé et l’affaire est allée en cour. Le juge a tranché en faveur de Tobolsk en disant que "la cloche avait été exilée pour la vie, et comme elle servait toujours à appeler les fidèles, la cloche n’avait donc pas complété sa sentence "à vie" et qu’elle devait rester à Tobolsk. :)

 

POURQUOI L’EXIL?

Pourquoi exilait-on les gens en Sibérie d’ailleurs? Tout simplement parce qu’on a essayé au début de faire une colonisation volontaire. La Sibérie étant l’autre bout du monde à l’époque, la colonisation n’a pas eu de succès. On a donc utilisé la colonisation forcée. :)

 

PRIX DES TRAINS

C’est combien en fin de compte le transsibérien? Il n’y a jamais de réponses claires dans les guides et pour cause. Les prix varient énormement selon si on le fait en un trait, ou en plusieurs billets. De plus, comme les hôtels, les prix des trains augmentent avec la rareté des places dans un train donné.

Mon Ekaterineburg-Irkutsk, 55 heures, en Kupe 2600 Roubles soit 130 CAD. En platskard, s’il était disponible: 1300 Roubles (65 CAD).

Kungur-Ekaterineburg, 6h30 de train, 282km, 199 Roubles en platskard (10 CAD)

Khabarovsk-Ulan Ude, 52 heures, Platskard, 1225 Roubles (60 CAD)

Irkutsk-Khabarovsk, 59,5 heures, Platskard, 1432 Roubles (70 CAD)

Ulan Ude-Ulaan Baator, approx. 24 heures, incluant plusieurs heures à la frontière, 1184 Roubles (60 CAD)

Pas trop pire quand même non?

 

LE TEMPS

Il se fait court mais ce n’est pas ce que je voulais dire... Tous les horaires de trains, sont invariablement à l’heure de Moscou. Ce qui fait que mon arrivée à 03h16 à Khabarovsk est en réalite à 10h16. Et mon départ de 07h32 est en après-midi! On s’y fait rapidement. J’ai pris l’habitude, qu’une fois dans le train, je règle ma montre à l’heure de Moscou pour suivre le trajet et les arrêts. Une fois arrivé à destination, je la règle à l’heure locale. On risque peut-être de se tromper d’heure de train si on est distrait, mais le pire qui peut arriver, c’est qu’on arrive entre deux et sept heures AVANT l’heure. :)

 

Parfait pour moi diront certaines mauvaise langues!

 

Ciao :)

 

FIN DES APPENDICES

 

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Faut voir à la hauteur des tournesols!

 

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