Jour 5 - N'Gor (Dakar)

Bonjour ça va?

Oui ça va?

Tranquiiille..

Petite poignée de main échangée en même temps, voila un geste répété mainte et mainte fois ici dans une journée. La poignée de main est très importante ici. Quand on arrive ou se croise, on se salue, se sert la main, se demande si on va, ça va tranquille, facile, bien, etc. Il en ressort une impression de contact plus personnelle qui est très appréciée, chaleureuse.  À part quelques exploitants du toubab (étranger) plutôt agaçants, les gens sont en général gentils et aidants. On prend le temps de discuter.

Je suis arrivé a l'aéroport de Dakar dimanche donc et je me suis rendu dormir à N'Gor, dans le graand Dakar. C'est un village sur le bord de la mer ou le vent est bon et frais, les gens gentils (en général) et les rues... complètement chaotiques. Un véritable labyrinthe de ruelles et de petites rues. Par exemple pour me rendre chez Cole, le gîte où j'habite, il faut passer par la cour des voisins. L'endroit est bien et je me félicite d'y être demeure plus longtemps que la nuit prévue. On en vient à connaître et parler avec des gens du village, à connaître les repères.

J'ai rencontré 3 Français qui sont là pour faire un film sur la culture contemporaine Sénégalaise. Une québécoise, Anne-Marie, qui comme moi voyage 1 mois au Sénégal avant de... rejoindre son copain! Et Djibré, un Ivoirien de la France qui a une maison a St-Louis et avec qui j'irai demain (et Anne-Marie aussi, on va se suivre jusqu'au 15-20 juillet)

Il fait chaud mais comme dans une canicule de Montréal. Ça se supporte donc, en autant que l'on prend son temps. Par exemple il faisait 28 degrés avec le ventilo dans ma chambre hier. Il y a aussi chez Colé une terrasse sur le toit où il fait bon parler et veiller en soirée, avec vue sur les toits du village et des gens qui, pour certains, dorment par terre dans les cours pour avoir un peu de fraîcheur.

Bien que déjà de nombreuses aventures soient arrivées depuis le jour 1 (jour de mon arrivée le 2 juillet), je vais surtout vous parler de deux d'entre-elles.

En fait, depuis dimanche, le soir, des tambours se font entendre. Je sais pas les noms exacts mais non ce ne sont pas des djembés bon! Et cela dure 3 ou 4 heures entrecoupé d'appels et de chants. Il s'agit en fait de ndeup. Un truc que je voulais voir et pour lequel je pensais revenir 10 jours à Yoff, près de N'gor, en septembre. Je suis donc bien tombé. Ces cérémonies sont en fait pour la guérison des esprits, des gens qui ont des maladies "de tête" pourrait-on dire. Certaines familles viennent de très loin à Yoff pour guérir un membre de la famille. Dans le cas de celui de N'gor cette semaine, ce sont apparemment des gens de la place surtout. Et ce sont presque uniquement des femmes. Selon les sources d'infos, cela serait aussi une sorte d'exutoire pour les femmes.

C'est impressionnant. Pour voir, 2 Français et moi avons grimpé sur un toit avec des enfants nous donnant ainsi une vue dans cette cours intérieure. Plein de femmes assises avec leur habit traditionnel, les boubous et tout, des hommes musiciens qui jouent un rythme,  et quelques femmes qui dansent. Hier soir un homme aussi dansait, seul, comme en transe, se lançant de l'eau dans le visage. C'est assez particulier. Très impressionnant et je me compte chanceux d'avoir pu y assister.

Hier également fut une journée trafic. Tout d'abord, je me suis rendu a Dalifort avec en taxi, une banlieue éloignée de Dakar pour porter des trucs pour Marianne a l'organisme Mer et Monde qui vont lui remettre lundi. Beaucoup de circulation et en plus, la circulation sur la grande route fut bloquée pendant de longues minutes pour laisser passer le président! 1h00-1h30 pour ça.

Ensuite un taxi pour Dakar centre. Énoooorme bouchon sur l'autoroute, 1h30 pour un trajet qui doit en prendre 30 minutes. Au retour, je devais rejoindre les Français pour la demi-finale, à Yoff, chez Oumi, la proprio du gîte Chez Colé ou on habite. Le bus 8 mène jusqu'à Yoff directement de Dakar-centre. Mais à cause d'incroyables bouchons encore, j'ai mis 2h15 en bus pour me rendre à Yoff. Ouf!!!

Cependant, cela m'a permis de constater l'étalement et les quartiers du Grand Dakar. C'est tout bonnement incroyable! Près du marché Sandaga, le bus passe dans une rue juste assez étroite pour lui, pendant que tout autour il y a une assez de gens, de vendeurs qui circulent parmi les étals. Ensuite, les rues s'élargissent mais le spectacle reste le même. Des tisserands en plein air qui étendent leur trame sur une dizaine de mètres, des vendeurs qui circulent à pieds parmi les voitures bloquées dans la circulation, des détritus, des odeurs d'extases qui coupent le souffle, des gens, des gens et des gens, des rues transversales étroites et en terre. D'autres étals, des conteneurs de cargo recyclés en boutiques, un va et vient incessant de Alham, des car blancs, et les gens qui en montent et descendent par la porte arrière, avec souvent des passagers debout sur le pare-choc arrière et alouette. J'ai du mal à croire qu'il n'y ait que 2 millions de personnes à Dakar!!!

Ce trajet court en distance, une quinzaine de km, mais long en temps, m'a, je crois, mis dans le bain. A part une somnolence partielle durant une vingtaine de minutes (il fait chaud), j'observais et regardait le tissu urbain de Dakar défilé par la fenêtre. J'y reviendrai en septembre.

Je quitte donc demain pour St-Louis. Je soutiendrai la France dimanche et vous récrie... je ne sais quand. L'Internet n'est pas facile ici.

N’hésitez pas à m'écrire, j'aime avoir de vos nouvelles. Cependant, écrivez sur Hotmail pour l'instant, ou mieux, en double (Hotmail et sur michelmenard).

Michel le toubab suant.

xx

Merci a Dominic pour la mise en ligne de cette page!

Photo du Ndeup à Ngor