Jour 45 - Bamako (Une épopée dans les tranports)

Quelle aventure!!

Comment abattre plus de 1000 km par bateau, minicar, voiture, train et pieds au coeur de l'Afrique de l'ouest en 5 jours (dont un de... repos).

jour 38, le 8 au matin, nous avons quitté, si vous avez lu le texte précédent vous le savez déjà, Carabane, tout près de l'Atlantique. Ce jour-là, nous avons pris la pirogue-courrier ou pirogue-villageoise, le bus sur l'eau si vous préférez, qui nous a emmenés en une heure à Elinkine. De là, un minicar, les bus blancs ou les tap-taps comme Marianne les nommes, nous a déposé à Ziguinchor, 1h30 plus tard, tout près de l'auberge La Promesse à Ziguinchor. Ca c'était l'entrée seulement... l'apéro même.

Ziguinchor-Tambacounda

Le lendemain, après une toute petite fête sans prétention mais très sympathique pour l'anniversaire de Toni, c'était le lever à 5h30 pour se rendre à la gare routière. Objectif, prendre un taxi 7-places pour Kolda dans la haute-Casamance. Sur place, on obtient l'information que Tambacounda, notre véritable destination, n'est pas à 15 heures de route comme on nous l'avait dit, mais à 7-8 heures "seulement". Le seulement entre guillemet est important pour quiquonque a déjà voyagé dans un 7 places. C'est parfois serré, souvent chaud. Le 7-place se rempli finalement et nous quittons à 7h45.

Le lever tot a fait que j'ai quand même dormi par intermittence jusqu'à 11h00 environ. Surprise donc, que ce trajet, avec l'arrivée 8 heures plus tard à Tambacounda, ne fut pas si pénible que ce qui s'annoncait. il ne faisait pas trop chaud, la route était en général en pas-trop-pire état, même belle sur certains segments, les paysages eux l'étaient en permanence. Beaucoup de vert, des arbres, des champs le tout entrecoupés de villages de cases rondes (voir la 1ère photo au-bas). Même... Même une traversée de singes. De petits babouins qui ont traversé la route en groupe forçant notre 7-places à ralentir. Sur le coup j'ai cru à des chèvres à cause des sauts. Bien non! Ehhhh Des Siiiiinnnnges ai-je crié à Marianne qui n'a pu résisté à l'envie d'en imiter le cri :)

Petite escale à Tamba. On glâne l'information à Tamba, petite ville bien Sénégalaise, sans prétention, pour se rendre à Bamako ou Kayes (c'est sur la route) soit par bus ou train. Ce sera le bus... ou plutôt les bus.

Tambacounda-Kayes - L'entrée au Mali

Lendemain matin, jour 40, 9h15, taxi pour la gare routière. A la gare routière, nous prenons place dans un minicar blanc. Petite attente le temps de le remplir. Ici je me dois de faire une parenthèse sur l'attente dans les transports. Cela peut vous paraitre long si je vous dis qu'on attends une heure avant de remplir un véhicule. Et bien... oui et non. On sait que c'est long, on le sent. Mais si on ne regarde pas l'heure, on y perds totalement la notion du temps. Nous sommes neutre... dans une bulle hors-temps et celui ne compte plus. Alors regarder, parler, écouter, réfléchir ou même, rien, être au neutre, sont des activités possibles. Fin de la parenthèse. Pour ma part je regarde l'heure au début des attentes, aux départ et arrivés, mais ceci je le fais pour vous renseigner :). Si j'oublie, je n'ai qu'une idée approximative du temps.

Donc minicar qui nous emmène à Kidira. Ville frontière Sénégalaise. un 250-300 km couvert en 4 heures. 4 heures où ma main luttait contre la gravité et les vibrations pour m'empêcher de glisser de mon siège, pendant que mes fesses et mes jambes supportaient en alternance le poids. Je vous ai parlé plus haut de se mettre au neutre? C'est utile même quand on roule.

Kidira. Dans le village, on fait étamper notre passeport à la gendarmerie pour sortir du pays. Ensuite nous traversons la frontière à pied. On doit sortir du village, traverser le pont qui offre une superbe vue sur la rivière et la région environnante. Au centre, c'est le Mali. (voir la photo en bas). A 3-4 kilomètre de la gendarmerie Sénégalaise, c'est celle Malienne. Etampe. 1000 CFA au douanier. Attente pour un minicar pour Kayes, notre destination.

Attente... longue attente pour remplir le minicar. Enfin, à 17h50, notre transport démarre. Les minicars ici sont verts et on les appelle les Sotrama. Ils ressemblent en fait à des econoline avec des bancs de bois longeant les "murs" tout autour. Le notre a aussi des poches de riz au centre. Combien rentrent de personnes dans un Sotrama? En ville 20 max. Le notre, 26 avec les poches de riz, et 3 autres devants. L'avantage, c'est tellement serré qu'on peut sde relâcher et on tient tout seul. Mais ca fait mal au cul à la longue. 80km seulement, mais 3h de routes, d'arrêt, de controle policiers, de chantage de notre chauffeur qui voulait faire payer au passagers le pot-de-vin des controle policiers... Certains ont acceptés, d'autres non. on a continué mais c'était long. Curieusement, bonne ambiance dans ce transport hétéroclite peuplé de Canadiens, de Peuls, d'un Togolais qui va étudié à l'UQAM à l'automne, d'un douanier Mauritanien, d'un Dogon, d'une famille Malienne habitant le Sénégal et d'un Sénégalais-ti-Jo-connaissant. Chiant, mais une belle aventure.

Kayes, au bord du fleuve Sénégal, mais au Mali... Arrivée de nuit. Finalement de jour c'est bien. Nous dormons dans le qurtier du marché hyperactif le jour, tellement vide et calme la nuit. J'aime bien. Jour 41, jour de repos des transports et jour de promenade à Kayes.

Le train Kayes-Bamako - Four sur rail

Jour 42: D-Day. Nous nous embarquons pour Bamako à bord du train dont nous avons tant entendu parler (en mal, en folklorique, en expérience d'une vie, etc). Le départ est prévu à 12h45 et nous quittons à... 12h55. Pas mal!! Le train ressemble aux anciens trains Européens, ou aux actuels trains Bulgares. Corridors d'un côté, cabine de 8 passagers de l'autre. La notre est agréable et la convivialité des trains refait surface ici aussi. Il y fait très chaud. Plus de 35. Nous y rencontrons un Malien habitant la France maintenant et qui s'intéresse au conte, une femme avec 2 enfants dont un bébé, un prof très sympathique qui fait la conversation à tous et la traduction pour nous. Chaud, suant, mouillant, mais agréable.

Pour se nourrir, pas de problèmes. Tout comme en Russie, les "quais" (la pelouse serait plus exacte) à tous les arrêts sont assaillis par des vendeurs de fruits, de viande, de thé, de beignets, de baton de sésame ou de ce que vous pouvez avoir envie... sauf de l'eau de source. On n'avait pas prévu le coup, on se rabat sur le Coke froid. hmmmmm.

La nuit est intense. La voie est dans un terrible état. Conséquences: le train a un fort mouvement de roulis, mais il vibre aussi souvent comme si on roulait dans une série de nid de poules avec une voiture sans suspension. Plus surprenant encore, le train tangue parfois. (mouvement d'avant-arrière) Sur une voie ferrée!!! Le sommeil est donc difficile d'autant que la chaleur est présente, la circulation d'air ne se fait pas très bien, manque d'oxygène, et ca commence à sentir l'humain. Ne me sentant plus moi-même, je vais laisser ma place à Marianne qui pourra en prendre deux pour se "coucher" et vais plutot lire le journal debout dans le corridor bien aéré et frais pour retourner faire un pseudo-dodo plus tard.

Le train arrivera à 4h30 à Bamako. La famille Toé nous héberge ici. La famille d'un ami à Marianne. Belle maison, quartier tranquille, Richard, le père, super intéressant. Nous y sommes donc depuis le Jour 43 au matin. Bamako est bien. Beaucoup plus agréable que Dakar. trois fois moins peuplée aussi. Un million d'habitants.

A venir...

Le temps file toujours. Je ne vous parlerai donc pas du Mali ici. Nous quittons demain matin pour le pays Dogon. Quelques jours là-bas puis Djénné et sa grande mosquée faite de terre. Retour à Bamako pour mardi prochain car nous devons prendre le seul train hebdo pour Dakar qui quitte mercredi matin. 50 heures celui-là. On prendra une couchette... :)

Je vous réécris donc fort probablement de Dakar seulement, autour du Jour 58, pour vous reparler du train mais surtout, du Mali.

A bientôt.

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Slogan véritable lu sur un t-shirt de la promotion pour vaincre le SIDA:

La Lutte contre le SIDA:

Tout le monde s'y met,

chacun y gagne