Jour 65 - Le Mali (1ère partie)

Finalement, nous y voilà.

 

Près de trois semaines se sont écoulées depuis le dernier véritable message, celui du jour 45 qui vous racontait l'aventure dans de multiples transports de l'atlantique jusqu'au Bamako.

 

19 jours plus tard, je suis en mesure de vous affirmer que les aventures dans les transports étaient loin d'être terminées. J'y reviendrai.

 

La folie de la sollicitation

Laissez-moi d'abord vous raconter le Mali. Avec ses beautés, ses difficultés, ses inconvénients et... ses vendeurs de tout acabit. Jamais je n'avais vu un tel degré de sollicitation touristique dans tous mes voyages. C'est fou. C'est intense. Malheureusement, c'est à un tel degré que cela occulte le reste.

 

Nous sommes partis de Bamako au jour 46, en direction de Sévaré à 600 km de route vers le nord-est. L'intérêt de Sévaré est à peu près nul en tant que tel, mais il s'agit d'un point de départ pour notre véritable objectif: Le pays Dogon. Après plus de neuf heures de car, nous nous sommes arrêtés à la gare routière de Sévaré. Il était 22 heures, il faisait noir. "Repéré" au-travers la fenêtre par les gens sur le quai, deux blancs, deux touristes, il n'en fallait pas plus pour déclencher la folie de la course au client. Même pas le temps de prendre notre sac à dos dans le porte-bagage au-dessus de nous que déjà deux hommes sont MONTÉS DANS LE CAR pour nous demander: "Bonsoir? Taxi? Guide pour le pays Dogon? Venez avec moi." etc. Il fallait leur dire de nous laisser tranquille, qu'on venait de se farcir 10 heures de car, que nous n'allions pas se chercher un guide ici à cette heure, etc. Et parmi tous ces gens, trouver un chauffeur de taxi qui nous amènerait là où on voulait aller dormir et non pas à un autre hotel de quelqu'un qui le commissionne sous prétexte que le notre est "prétendument complet". Ouf.

 

De plus, un guide qui m'avait laissé sa carte en jouant le cool et le gars qui ne met pas de pression, qui comprends notre situation, s'est avéré le pire. Quand il a vu qu'on quittait avec un autre chauffeur de taxi qui n'était pas son pote, il m'a demandé de lui remettre sa carte d'affaire, a haussé le ton. Marchant vers le taxi, je l'ai même vu courir derrière un autre guide et le frapper sous prétexte que c'était de sa faute si on on ne l'avait pas retenu. Des guides qui se battent entre eux!!! Le pire c'est que ce même guide nous a suivi en scooter jusqu'à notre lieu d'hébergement pour nous dire que tous les autres étaient poches et qu'on regretterait de ne pas le prendre, que lui était bien, il était Dogon, etc. C'est sûr que nous avions envie de prendre un guide qui se bat! Bref...

 

Le lendemain matin, 4 guides nous attendaient hors de notre chambre. Ouf... Vraiment lourd. Même pas moyen de déjeuner tranquille car comme l'un d'eux est venu nous vendre sa salade, les autres n'ont pas voulu lui laisser le champ libre. Comment faire un choix, pressé ainsi de tout côté? En les renvoyant tous à leurs devoirs et en se rendant dans une agence de tourisme équitable dont nous avions entendu parler. Et tant pis pour les guides sous pression qui sont en train de détruire leur propre industrie.

 

Le pays Dogon

En blitz d'écriture pour rattraper le retard, je vous offre demain le Pays Dogon, une région du Mali qui m'a offert les plus beaux paysages de tout ce voyage.

 

À demain

 

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Une rue à Bamako et les "sotrama", les petits bus urbains verts.

Paysage malien sur la route Bamako - Sévaré